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Arroser les fleurs, pas les mauvaises herbes.

  • lespetitsmotsdecar
  • 22 août 2023
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 août 2023


Un lis blanc qui ressort sur un fond noir. Comme on fait ressortir les bons coups.


Arroser les fleurs, c'est mettre l'accent sur ce qu'on veut voir grandir.


Notre cerveau a besoin de trois commentaires positifs pour chaque remarque négative. Dans les familles, le ratio est de cinq pour un. Il ne s’agit pas tant de complimenter, mais de souligner les bons coups en décrivant les faits.


Ma grand-mère maternelle était une personne qui critiquait beaucoup et ma mère a pris soin de ne pas reproduire ce modèle. Cependant, comme elle ne voulait pas que je devienne vaniteuse, elle ne mentionnait pas mes qualités non plus. C’est souvent en l’écoutant parler avec des voisines que j’ai appris qu’elle me trouvait responsable, débrouillarde et créative.


À l’école, quelques enseignantes et certains élèves se sont chargés de me rappeler mes défauts ! J’ai aussi eu des enseignants et d’autres adultes qui ont fait ressortir mes forces. J’ai choisi de me raccrocher à ces regards bienveillants. Dans son livre Un merveilleux malheur, Boris Cyrulnik appelle cela la résilience.


Bien que ce parcours ait teinté mon enseignement, je n’ai pas toujours été en mesure d’éviter les critiques comme enseignante ou comme mère. J’ai fait de mon mieux.

C’est à travers mon cheminement personnel que j’ai appris à reconnaître ma valeur, à voir mes bons coups et à accepter mes défauts. En cherchant à développer l’opposé de ceux-ci, j’envoie un autre message à mon cerveau.


On ne peut pas changer ce qu’on ne voit pas.


Pour m’aider à concrétiser le changement, j’ai noté sur des craquelins, avec un crayon non toxique, le nom des défauts dont je voulais être libérée. Je les ai donné aux bernaches qui broutaient près de chez moi. J’ai ensuite semé des graines pour les dix qualités que je voulais développer et j’ai observé leur croissance en prenant bien soin de les arroser.


Pendant des années, j’étais en retard de façon chronique. Il y avait toujours cette petite tâche à accomplir avant de partir… Dès que je me suis visualisé comme étant une personne ponctuelle et que j’ai posé les actions nécessaires pour l’être, je le suis devenue progressivement.


En répertoriant à la fin de la journée les fois où j’avais été à l’heure, j’ai pu constater que j’en étais capable et j’ai pu me libérer de l’image que j’avais de moi et que je projetais de la fille trop occupée pour arriver à temps et attendre après les autres…


Pour d’autres défauts, c’était plus compliqué. Certaines situations ont dû se reproduire à plusieurs reprises pour que j’accepte d’y accorder de l’attention. D’autres fois, plus j’exerçais ma volonté déchaînée, plus la situation s’envenimait. Un peu comme ce bouton sur le menton que je grattais, parfois jusqu’au sang, ce qui l’avivait. Il est disparu de lui-même lorsque j’ai arrêté d’y toucher.


Dans son livre, Évidence, Emmet Fox raconte que la recette infaillible pour être malheureux est de focaliser sur ce qui va mal dans notre vie. En mettant l’emphase sur ce qui va déjà bien et sur les solutions possibles à mes problèmes, je crée de la sérotonine, un bon antidote à la dépression.


Il ne s’agit pas de nier mes faiblesses, mais de développer mes possibles. Pour paraphraser Richard Plouffe, je préfère arroser les fleurs et garder les mauvaises herbes comme compost pour mon jardin.


Comme je le dis souvent, la gratitude, c’est le secret du bonheur !


Caro



Pour aller un peu plus loin…



Thème général du livre


Dans ce livre l’auteur traite 2 concepts «la Résilience » et « l’Oxymoron ». Il nous aide à en comprendre le sens à partir d’études scientifiques, de témoignages, de travaux de recherche d’auteurs, de psychologues, neurologues, etc… Il nous explique également dans quelles circonstances des phénomènes de résilience sont observés.


Pour mieux comprendre leurs sens voici tout d’abord comment l’auteur définit ces mots : La résilience est « la capacité à réussir, à vivre et à se développer positivement, de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d'une adversité qui comportent normalement le risque grave d'une issue négative». L’oxymoron est une figure de rhétorique qui consiste à associer deux ternies antinomiques, par exemple « l’obscure clarté » de Corneille.


L'oxymoron fait apparaître le contraste de celui qui, recevant un grand coup, s'y adapte en se clivant.


Synthèse et résumé du livre


La société actuelle valorise les réussites sociales de personnes avec un passé et un parcours de vie parfois chaotique. Des événements nous détruisent tandis que d’autres nous transforment. B. Cyrulnik nous dresse une liste d’exemples d’individus devenus résilients suite aux guerres de 1914-1918, de 1939-1945, des conflits en ex-Yougoslavie, de la guerre du Cambodge… Il note également la situation d'enfants orphelins, malades ou ayant connu des accidents, des violences physiques, sexuelles, psychologiques, de la maltraitance…


Il met en évidence que chaque être humain est confronté durant sa vie à un ou des traumatismes pouvant bloquer son développement. Ce traumatisme peut être brutal ou alors résulte d’un enchaînement d’évènements parfois refoulés. Il peut être alors difficile d’en trouver l’origine et de le soigner. Si le débat a longtemps tourné autour des souffrances des personnes, B. Cyrulnik veut amener la réflexion sur le processus qui amène à la réparation car finalement on parle peu de ceux qui se reconstruisent bien malgré un même traumatisme. Il met en évidence qu’un adulte ou un enfant vont vivre différemment le traumatisme.


Il y a également l’état d’esprit dans lequel se trouve l’individu, l’entourage du moment qui va influer sur la manière de se remettre d’une telle épreuve. La façon dont la confidence d’un malheur ou d’un traumatisme est accueilli est déterminante pour le rétablissement de la personne. Le récit fait aussi part du fardeau que peut représenter un aveu, il peut détruire une relation ou au contraire la renforcer. Les conséquences pour l’entourage peuvent être aussi considérables, « il m’est interdit de me taire, il m’est impossible de parler », on imagine par exemple le retentissement du témoignage d’une victime d’inceste.


Boris Cyrulnik utilise, tout au long de son ouvrage, l'image du tricot et du maillage qui se fait, se défait et qui en gardant des imperfections continue de se construire. L'être humain serait ainsi en construction permanente, chaque rencontre peut être un virage qui influencera sa trajectoire intime ou sociale. Il garde le souvenir de son passé et l’utilise dans ses choix professionnels (choix du métier), affectifs (choix du conjoint) et sociaux. Ceux-ci peuvent servir également de base pour aider la personne à rentrer ou non dans un processus de résilience.

François Greffier




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