Il y a des besoins partout, que suis-je appelé à faire en ce moment ?
- lespetitsmotsdecar
- 20 avr.
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 oct.
Entendu dans une conférence

Il y a des besoins partout, que suis-je appelé à faire en ce moment ? Je trouve important de faire ma part, mais je ne peux pas tout faire. Encore une fois, je dois choisir.
Que ce soit au travail, à la maison, avec la famille, dans nos activités sociales ou de bénévolat, nous sommes sollicités de toutes parts. Nous pouvons nous sentir tiraillés ou bien disperser notre énergie en essayant de répondre à toutes les demandes.
J’aime l’élan qui me pousse à faire des projets et j’aime aider les autres. Cependant, j’ai dû accepter de faire des choix et apprendre à prioriser. Un jour, alors que je visitais mon père à l’hôpital, il s’étonnait que je trouve le temps de faire le trajet pour aller le voir, malgré un horaire chargé. Je lui ai simplement répondu que je tassais des choses pour être présente. C’était ma priorité.
Lorsque j’ai pris ma retraite, j’ai changé de rythme de vie. N’ayant plus à me lever tôt pour prendre le métro et faire mon boulot, n’ayant plus d’enfants à la maison et n’ayant plus qu’à m’occuper de l’entretien d’un appartement, j’avais plus de temps. J’ai dressé une liste de ce que j’aimerais faire de ce temps, incluant ma contribution à la communauté et j’ai fait des choix.
Je me suis accordé du temps pour combler mes besoins physiques, émotionnels, intellectuels et spirituels. Par exemple, je privilégie certaines activités comme la marche, le Taï Chi, les sorties avec mon mari, les lectures, l’espagnol, la prière et la méditation.
Passer l’hiver au chaud et visiter certaines régions du Québec et du Canada en couple figure aussi sur ma liste. J’ai également inscrit sur cette liste de voir ma famille et de garder nos petites-filles à l’occasion.
Je tenais à contribuer à ma communauté à partir de mon surplus d’énergie. Je me suis demandé dans quel domaine je pouvais être utile, tout en y trouvant du plaisir et de la satisfaction. Dans quel domaine puis-je mettre à profit mes compétences ? Quelles tâches Dieu, ou l’énergie de l’univers, m’invite à accomplir avec les talents dont j’ai hérité ?
J’ai toujours aimé les mots et j’ai commencé à coordonner la traduction de quelques livres de façon bénévole. Me pencher sur des textes pour trouver la façon la plus appropriée de traduire certaines phrases complexes est un défi stimulant. C’est un peu comme lorsque je fais des mots croisés. Le travail d’équipe pour la validation de ces textes en vue de leur publication fait appel au sens de l’organisation que j’ai développé au fil des ans. Je peux avancer à mon rythme et j’apprends à respecter celui des autres. Comme le dit le proverbe africain: « Seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin. »
J’aime aussi écouter les autres, les accompagner pour les aider à traverser les difficultés et trouver leur joie de vivre. Certaines personnes m’ont soutenue tout au long de mon parcours. En le faisant à mon tour, je continue sur la même voie. D’autres redonneront aussi à leur façon. Comme une semence qui éclot, et devient un arbre qui donne la vie.
Je voulais exprimer ma créativité, tout en transmettant la sagesse que j’ai développée au cours de mon cheminement. Mon blog avec mes textes, mes dessins, les livres et sites qui m’inspirent est le moyen que j’ai choisi pour me raconter.
Il y a des besoins partout, que suis-je appelée à faire en ce moment ? Je ne peux pas tout faire, mais ce que je fais peut faire une différence dans la vie d’une personne. Et en donnant, je grandis dans l’amour, la souplesse et la légèreté.
Caro
Pour aller un peu plus loin...
Il est temps pour vous de vous faire du bien. Découvrez les témoignages recueillis par la coach en retraite, Marie-Paule Dessaint, ainsi que ces conseils pour vous accompagner dans ce moment de vie.
« J'ai tout pour être heureux : une conjointe, une famille, de l'argent, des loisirs, des occasions de voyage et la santé. Je ne me sens pourtant pas bien depuis que je suis à la retraite. Je tourne en rond et je me sens inutile. Vieillir ainsi me fait peur. »
Retraité depuis quelques mois, Marc n'est pas le seul à s'inquiéter. Les questions administratives et financières du passage à la retraite étant réglées, il doit maintenant retrouver l'équilibre entre toutes les sphères de sa vie.
Après une période de repos ou d'activités tous azimuts, que les spécialistes des transitions de vie appellent « la zone neutre », chaque retraité ressent, tout comme Marc, le besoin de réaménager sa vie pour en faire un temps de qualité.
Contrairement à ce que beaucoup de personnes encore au travail croient (et à ce qu'elles idéalisent), les activités de loisir ne suffisent pas pour assurer le bien-être, continuer à donner un sens à la vie et satisfaire les besoins que le travail comblait, à savoir un sentiment d'utilité et d'appartenance, des défis stimulants, un statut et une fierté de soi liés aux compétences.
C'est ce que me confiaient récemment Denis et Diane qui n'éprouvent plus autant de plaisir à jouer au golf tout l'été et à partir quelques semaines au soleil durant l'hiver. Ils se sentent privilégiés, mais un peu déconnectés du « vrai monde ». Comme ils étaient enseignants tous les deux, ils ont décidé de faire du bénévolat auprès d'élèves en difficulté, ainsi qu'auprès de personnes âgées qui ont besoin d'aide et de réconfort.
Bien-être et sens, dans l'action
Je viens justement de recevoir ce courriel de Marie qui s’apprête à prendre sa retraite. « Je suis paniquée. Que vais-je faire du reste de ma vie?, me demande-t-elle. Comment vais-je vieillir? Vais-je perdre mon autonomie? Mon couple va-t-il survivre? Pourquoi certains aspects de mon travail me manquent-ils tellement alors que j'étais si heureuse de prendre ma retraite? »
Je lui propose de réfléchir sur ce qui donne le plus de sens à sa vie et de faire l'inventaire des activités dans lesquelles elle est engagée.
Le sens, c'est cette force vive qui nous pousse à agir et qui se reflète dans nos actions, nos activités et nos projets. Il y a le sens personnel, qui se traduit principalement dans le plaisir et qui permet de se sentir en harmonie avec soi-même et, par extension, avec les autres. Et il y a le sens spirituel, qui se construit en aidant les autres, en travaillant, etc. L'objectif est de réussir à concilier les deux.
Apprendre, créer, travailler
Françoise vient de s'inscrire à une formation dans un nouveau domaine pour elle : la création d'une petite entreprise. Elle me dit qu'elle souhaite mettre à contribution ses talents d'artiste et de couturière pour devenir designer de mode.
Apprendre et créer produisent en effet de nouveaux réseaux de neurones, améliorent la flexibilité mentale, en plus de trouver plus facilement et plus rapidement des solutions à nos problèmes et de mieux s'adapter au changement.
Tout comme Françoise, bien des nouveaux retraités choisiront de travailler, non seulement pour continuer à se réaliser, à avoir encore une influence sur le monde et à rencontrer… du monde, mais aussi pour combler certains besoins matériels ou carrément par peur du vide.
Faire preuve d'altruisme
À plus de 70 ans, Alain est parti en Haïti pour un long mandat lié au développement du tourisme. Il offre et met encore à contribution ses compétences et ses expériences en administration et en communication, acquises durant toute sa vie professionnelle. Cet éloignement lui permet aussi de prendre du recul face aux valeurs matérialistes qui nous assaillent tous, au point de nous faire perdre de vue ce fameux sens de la vie qui nous tient… en vie. C'est d'ailleurs souvent dans cette optique de détachement du passé et de réflexion sur le nouveau sens à donner à leur vie (dans l'action) que plusieurs nouveaux retraités partent plusieurs mois faire le chemin de Compostelle.
Pour persévérer dans l'action bénévole, nos choix doivent toutefois être pilotés par nos propres besoins, valeurs, expériences et compétences. C'est à cette condition seulement que nous pourrons déverser généreusement notre bien-être sur ceux que nous aidons. Les enfants? Les personnes âgées? Les animaux? Les arts? Le sport? La protection de l’environnement? La politique? L'aide internationale? Tout est possible!
Il n'est jamais trop tard pour acquérir de nouvelles compétences et prendre du plaisir à le faire.
N'hésitez pas à aller visiter le site du Réseau de l'action bénévole du QuébecAttention, ce lien ouvrira un nouvel onglet. (RABQ), vous y trouverez des explications relatives au bénévolat (pourquoi, comment, etc.). Vous pourriez aussi vous rendre au centre communautaire le plus proche de chez vous et proposer votre aide.
Quelques conseils pour finir
Au début de la retraite, reposez-vous afin de vous délester du stress du travail, tout en explorant les nombreuses activités qui s'offrent maintenant à vous. Prenez le temps de faire un bilan de vie.
Dans votre « agenda » de retraite, assurez-vous de conserver du temps libre pour l'improvisation. Ne vous jetez surtout pas dans toutes les directions par peur du vide.
Demandez-vous quelles nouvelles et passionnantes propositions la vie est en train de vous faire et prenez le contrôle, car, dorénavant, vous êtes seul(e) aux commandes avec tous les avantages et les risques que cela implique.
Bonne retraite heureuse!



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