On ne tire pas sur une fleur pour la faire pousser.
- lespetitsmotsdecar
- 24 sept. 2023
- 4 min de lecture
Proverbe africain

Comme on ne tire pas sur une fleur pour la faire pousser, il ne sert à rien de forcer les gens ou les situations à changer.
J’ai appris jeune que si je voulais quelque chose, il valait mieux que je m’en occupe moi-même ! J’ai développé beaucoup d’autonomie, mais aussi l’auto-suffisance et le besoin de contrôler mon environnement pour me sentir en sécurité. J’éprouve encore parfois de la difficulté à accepter que les autres ne suivent pas mon rythme. Souvent, j’ai voulu plus que les autres, à la place des autres.
J’ai essayé d’élever mes parents, de sauver ma sœur, j’ai pensé savoir ce qui était bon pour mon mari, sa fille et la nôtre. Quand j’ai eu des relations difficiles avec des collègues au travail ou dans mes groupes de cheminement personnel, c’était en général parce que ces gens n’étaient pas d’accord avec mes bonnes idées !
Je me souviens d’une période difficile. Depuis la mort de ma mère, mon père dépensait sans compter et se retrouvait régulièrement à bout de ressources. J’essayais de mettre de l’ordre dans ses comptes, mais il défaisait ce que je mettais en place.
Ma fille voguait entre les études ou le travail, entre vivre en appartement ou chez nous. Je l’aidais à faire des démarches en décidant souvent ce qu’elle devait faire.
J’avais une collègue qui faisait de l’opposition passive dans mon équipe. Je proposais des projets stimulants, j’organisais les tâches pour les concrétiser et elle se défilait quand c’était le moment de s’impliquer.
Tout cela me drainait beaucoup d’énergie et me faisait vivre beaucoup d’impuissance et de tristesse. Un jour, mon mari m’a dit : « Tu ne vois pas qu’ils te disent tous la même chose ? Ils n’en veulent pas de ton aide ! » Son commentaire m’a chavirée, mais j’ai compris qu’il avait raison.
D’une certaine façon, cela m’a libérée. J’ai compris que j’essayais de contrôler la vie des autres pour me rassurer plutôt que de donner inconditionnellement. En faisant les choses à leur place, je leur envoyais le message que je les croyais incapables de le faire par eux-mêmes. J’ai cessé de leur apporter une aide qu’ils n’avaient pas demandée. J’ai accepté qu’ils fassent les choses à leur manière et j’ai mis mon énergie ailleurs.
Comme les saisons, chacun a son rythme. Le printemps ne s’installera pas avant que l’hiver soit fini, malgré une alternance de journées un peu plus chaudes et d’autres encore trop froides. Si je tire sur la couverture de quelqu’un pour qu’il s’éveille, il aura le réflexe de l’étreindre davantage. Si j’ajoute des couches, il aura si chaud qu’il les enlèvera de lui-même. Forcer les gens ne mène à rien.
Faire confiance, donne confiance !
On ne tire pas sur une fleur pour la faire pousser. On lui donne de l’eau et du soleil. C’est en laissant du temps et en donnant de l’amour à une personne, en l’accueillant telle qu’elle est aujourd’hui qu’elle pourra croire en elle et croître !
Caro
Pour aller un peu plus loin…
« À quoi bon ? »
Lorsque nous décidons de changer certaines choses en nous, bien souvent nous aimerions tant que les autres changent aussi ! En même temps et de la même manière que nous !
Nous amorçons ces changements après un long cheminement, et nous voudrions que les autres comprennent dans la minute où nous avons compris pour nous-mêmes, oubliant que leur cheminement n’est pas le nôtre, leurs enjeux ne sont pas les nôtres, leurs apprentissages non plus.
Combien de fois disons-nous que si l’autre ne change pas, ça ne donnera pas grand-chose de changer nous-mêmes. Ainsi, si nous améliorons notre communication à notre bout de la relation, nous croyons parfois que cela ne portera pas beaucoup de fruits si l’autre ne change pas et n’améliore pas lui aussi sa communication à l’autre bout de la relation. Alors à quoi bon ?
Si nous réglons par exemple une blessure que nous avons envers un parent, trop souvent nous attendons que le parent aussi fasse son bout de chemin et vienne nous rejoindre à mi-chemin pour nous demander pardon ou pour améliorer la relation. Comme les autres ne cheminent pas à notre rythme, ni nous au leur, il est très rare que tout le monde comprenne la même chose en même temps ! Pourtant, certains vont dire encore : « À quoi bon? Même si moi je fais mon bout mais pas l’autre, ça ne donnera rien ! »
Si nous pensions tous ainsi, aucun conflit ne se réglerait, aucune blessure ne cicatriserait, aucune relation ne s’améliorerait et notre monde demeurerait pris dans ses écumes habituelles.
Si nous attendons que les autres changent pour changer, nous, alors nous n’avons pas bien compris! Arrêtons de nous trouver des excuses !
Nous n’avons aucun pouvoir sur les autres, nous n’en avons que sur nous-mêmes. Ce que l’autre fait de ses blessures et de ses scénarios ne nous appartient pas. Nous sommes sur terre pour faire notre bout de chemin, nous d’abord. Pas attendre que l’autre le fasse avant d’agir, pas non plus pour lui dire quoi faire.
Nous ne sommes pas ici pour être dans le donnant-donnant. Nous sommes ici pour APPRENDRE À AIMER. Même ceux qui ne cheminent pas à la vitesse que nous voudrions qu’ils le fassent.
C’est à nous de travailler sur nous, peu importe ce que l’autre fait. Nous ne sommes pas responsables des idées, des choix, des décisions, du malheur ni même du bonheur des autres. Mais nous sommes responsables de nos idées, de nos choix, de nos décisions, de notre malheur et de notre bonheur.
Nous voulons changer le monde? Changeons-nous d’abord !
Cessons d’attendre que les autres changent et prenons notre vie en mains !
Comments