Quand l'alcool est dans le corps, l'âme et la sagesse sont dans la bouteille.
- lespetitsmotsdecar
- 1 déc. 2024
- 4 min de lecture
Proverbe vietnamien

Quand l'alcool est dans le corps, l'âme et la sagesse sont dans la bouteille. Nous utilisons aussi d'autres substances et comportements pour fuir et ne pas habiter notre corps.
À la mi vingtaine, j’ai fait une démarche d’introspection en profondeur entre Noël et le Jour de l’an. La personne qui me guidait m’a suggéré de ne pas boire d’alcool pour être davantage en contact avec mes émotions. Il m’a dit que l’alcool nous éloignait de notre âme.
Il n’a pas été difficile pour moi de passer une semaine sans boire, même si, pendant la période des Fêtes, les occasions sont plus nombreuses. Je me lasse vite de l’alcool. Lors de mes séjours en France et dans les tout inclus, on me proposait de l’alcool plusieurs fois par jour. Je finissais par déclarer forfait et passer quelques jours sans boire.
L’alcool peut être un désinhibiteur puissant qui fait tomber les barrières. Il ne m’est jamais arrivé de perdre la carte sous l’effet de l’alcool. J’ai toujours eu peur de perdre le contrôle au point de ne pas me souvenir de ce que j’avais dit ou fait. Toutefois, la plupart des regrets que j’ai, sont liés à des choses que j’ai faites après avoir bu quelques verres, alors que je vivais des choses difficiles.
L’alcool, tout comme la drogue et les jeux de hasard, ne fait pas partie de mes compulsions. Cependant, j’ai développé d’autres moyens de fuite qui m’éloignent de mon âme et de ma sagesse, du contact avec moi-même et de mon intuition.
D’autres substances et comportements peuvent me donner un sentiment de pouvoir ou de bien-être qui rassure mon ego de façon provisoire. Mais le vide revient rapidement.
On dit que la compulsion est une maladie progressive. Celle-ci peut être reliée à la consommation (alcool, drogue, médicaments), à l’alimentation (sucre et autres déclencheurs), au travail (adrénaline, procrastination), à la dépense(dopamine), à l’inquiétude (cortisol), à la séduction (phéromones) ou à tout autre substance ou comportement. Cela en prend toujours plus pour combler le vide affectif.
Quand l’alcool est dans le corps, il apaise la souffrance émotionnelle en se dissociant de ses émotions, mais cela ne fait que la réprimer. Quand l’effet de la substance diminue, les émotions refoulées remontent à la surface. Au fil du temps, même en augmentant la quantité ou en ajoutant d’autres types de substances ou comportements, on n’arrive plus à anesthésier ni la tête, ni le corps.
Reprendre contact avec mon âme a été un processus long qui ne s'est pas fait de façon linéaire. Comme une compulsion ne vient jamais seule, j’ai dû apprivoiser mes émotions avec le soutien de personnes qui avaient eu les mêmes compulsions que moi et qui vivaient maintenant en paix. J’ai aussi vu des professionnels pour m’aider à démêler mes nœuds émotionnels.
Les alcooliques rétablis disent à la blague qu’ils sont passés du spiritueux au spirituel. Bill B. écrit : La compulsion alimentaire est une maladie émotionnelle avec des symptômes physiques et un remède spirituel. Je crois que cela peut s’appliquer à toutes les compulsions.
D’une part, l’abstinence de la substance est nécessaire pour ouvrir et toucher mon âme et ma sagesse, mais c’est l’aspect spirituel qui me donne la clé pour accéder à la paix et me libérer de la compulsion.
Caro
Pour aller un peu plus loin...
Il est coutume de considérer l’alcool comme un anxiolytique naturel. En effet, l’alcool désinhibe, il euphorise, il lève des craintes, des peurs et la personne anxieuse se sent soulagée par sa consommation alcoolique.
Mais alors pourquoi éviter l’alcool en cas d’anxiété me direz vous ?
Tout d’abord, définissons ce qu’est l’anxiété. C’est un état de trouble psychique causé par la crainte d’un danger. On pourrait dire que l’état désiré de la personne anxieuse est un état de confiance en elle ou au bon déroulement des événements qu’elle ne maîtrise pas.
Elle y parvient momentanément en consommant de l’alcool. Effectivement, l’alcool va activer les neurotransmetteurs GABA qui induisent la relaxation ainsi que la dopamine qui va apporter un effet euphorisant. Le souci est que l’organisme comprend que cette prise alcoolique provoque des modifications anormales dans son équilibre toujours recherché (homéostasie) et va donc réguler à la baisse ces neurotransmetteurs dans le sang. Du coup, le lendemain de la prise alcoolique, la personne voit ses symptômes anxieux encore plus présents. C’est ce qu’on appelle l’effet rebond. Et comme cette anxiété se développe, la personne peut être très tentée de reprendre de l’alcool pour gérer efficacement ses symptômes. Et vous l’aurez compris, c’est là que le cercle vicieux de la dépendance s’installe.
L’alcool, inducteur d’anxiété
L’alcool est donc un inducteur d’anxiété et quand l’addiction prend place, d’autres problèmes surviennent :
· une potentielle perte de contrôle comportementale qui peut amener de sérieux risques sociaux (licenciement, divorce, conflits, isolement) ;
· une incapacité à conduire un véhicule ou pire, une conduite en état d’ivresse et des risques accidentogènes ;
· une haleine alcoolisée, un physique qui se métamorphose (rougeurs, prise de poids) indiquent clairement à l’entourage la dépendance alcoolique de la personne qui peut se sentir stigmatisée ;
· de graves problèmes de santé vont indubitablement se manifester si la dépendance s’ancre dans le temps.
Toutes ces conséquences vont bien évidemment exacerber le manque de confiance de la personne et peut-être même la conduire à une dépression.
Lorsque la personne anxieuse est devenue alcoolodépendante, il s’agit avant tout de commencer par un sevrage alcoolique. L’arrêt de l’alcool à lui seul va permettre à la personne de retrouver sa confiance en elle, son estime personnelle. Pour ce sevrage alcoolique, il est possible de consulter un psychiatre, un addictologue ou un hypnothérapeute. La meilleure option serait de les consulter conjointement en privilégiant une bonne communication entre thérapeutes. L’hypnose apporte des résultats rapides et durables sur les addictions mais le suivi médical reste toujours incontournable.
Une fois le sevrage alcoolique effectué, il s’agit de trouver le praticien qui saura accompagner le patient pour apporter une solution efficace aux anxiétés résiduelles : psychiatre, psychothérapeute, hypnothérapeute, médecine chinoise, psychologie énergétique, etc.
En conclusion, si vous êtes anxieux, vous avez compris que la prise d’alcool n’est pas une étape obligée et qu’il est nécessaire de l’éviter. Il est très largement préférable de prendre soin de vous en vous faisant accompagner par le thérapeute de votre choix pour résoudre vos problèmes anxieux à la source.
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