Être adulte, c'est faire des choix et les assumer.
- lespetitsmotsdecar
- 1 oct. 2023
- 4 min de lecture
Caroline Ruel

Être adulte, c'est faire des choix réfléchis et prendre ses responsabilités en se donnant les moyens de ne plus les faire assumer par d'autres selon Martine Guebel.
Pendant mes premières années d’enseignement, j’ai décidé d’aller faire ma maîtrise en psychopédagogie. J’ai demandé à une professeure qui m’avait inspiré lors de ma formation initiale de me diriger. Elle m’a suggéré quelques cours, dont un qui abordait quelques notions de psychanalyse utiles pour des intervenants à la petite enfance.
C’est dans ce cours que j’ai découvert Françoise Dolto et son livre Tout est langage. Ce livre a eu un impact marquant sur mes interventions avec les élèves, mais également dans ma vie. À un moment de ma vie où j’avais l’impression que tout m’échappait, j’ai réalisé que j’étais responsable des choix que je faisais. J’ai eu besoin d’un peu de pratique, mais j’ai été capable d’assumer certains de mes choix discutables et d’apprendre de ces expériences.
Deux ans plus tard, je me suis retrouvée devant un choix difficile. Mon but en entreprenant ma maîtrise était de devenir chargée de cours à l’université, tout en continuant d’enseigner au préscolaire. Je trouvais que c’était une façon intéressante d’allier la théorie et la pratique.
D’un autre côté, je voulais un enfant et mon amoureux m’a fait réaliser que ça commençait à faire beaucoup. Il désirait avoir un enfant avec moi, mais il me demandait d’être présente. Si je voulais être chargée de cours, il n’y voyait pas d’inconvénient, mais pas les deux à la fois. S’il était plus important pour moi d’avoir un enfant, il n’était pas utile de terminer ma maîtrise.
Pour moi, c’était un choix déchirant. J’ai souvent vu mon père étirer des tâches et ne pas finaliser ses projets. J’ai toujours mis un point d’honneur à terminer ce que j’entreprenais. Je me suis aussi souvent retrouvée débordée parce que j’en faisais trop. D’une certaine façon, je lui en voulais de me demander de faire un tel choix.
Finalement, j’ai décidé de faire deux derniers cours. Avec les huit que j’avais déjà complétés, cela me donnait une année de scolarité supplémentaire, ce qui avait un incidence sur mon salaire d’enseignante.
Quelques semaines plus tard, mon mari a reçu une réponse pour un poste sur lequel il avait postulé l’année précédente avant que nous soyons ensemble. C’était une promotion, mais cela lui demandait de travailler les soirs et les fins de semaines. Il m’a demandé ce que j’en pensais. Je lui ai répondu que ce ne serait pas facile pour la vie de famille. Il a simplement refusé le poste, sans animosité. Je me suis sentie un peu immature d’avoir fait toute une histoire au sujet de ma maîtrise en voyant avec quelle facilité il mettait de côté ses propres projets.
Un an plus tard, entre les couches et les nuits parfois trop courtes, j’étais vraiment contente d’avoir pris cette décision. Je me voyais mal jongler avec un cours en plus. J’étais devenue une maman, je me sentais prête à être adulte, faire des choix et les assumer.
Caro
Pour aller un peu plus loin…
Ce que j’ai longtemps pensé qu’être adulte voulait dire
C’est quoi être adulte ? Il n’y a pas si longtemps, je pensais qu’être un “adulte”, c’était devenir hyper sérieux, faire moins la fête, et surtout se conformer à une forme d’exigence sociale de rentrer bien comme il faut dans les cases.
Quand il est question de relation de couple, le genre de pensées qui peuvent venir par rapport à ça c’est : “si on ne fait pas ça de telle manière, on n’est pas un vrai couple adulte”, “quand je serai marié(e), il va falloir rentrer dans le rang” ou encore “nan, à mon âge (25/30/35 ans…) sortir un soir de semaine jusqu’à 5 heures du matin ça ne se fait plus”.
J’ai été dans une relation où on m’a reproché ce genre de choses, que “tu ne veux pas grandir, tu as un problème avec ça”. A tel point que j’ai fini par y croire. Le pire ? C’est que finalement, de nous deux, celui qui était le moins mature, c’était lui !
Ce qu’il en est en réalité
Et quand cette relation s’est terminée; j’ai eu la chance d’avoir mes parents qui m’ont dit la chose suivante. “Être adulte, ce n’est pas se marier, avoir des enfants. Être adulte, c’est faire ses propres choix, en toute liberté. Et en assumer les conséquences”.
Et ça a été tellement libérateur. Oui tu peux avoir 40 ans; être en couple depuis 10 ans et rentrer un mardi soir bourré à 5h du matin.
Et tu peux en avoir 50; une vie bien “rangée” selon les critères sociaux, et passer ton temps à rejeter la responsabilité de tes actions sur les autres. Donc à te comporter en enfant.
C’est une question de ce que tu veux, ce que tu choisis de faire, et ta façon de l’assumer face au monde. Finalement, être adulte, c’est juste assumer pleinement d’être soi. Parfois, être soi, c’est simple car certains de nos désirs correspondent à 100% avec ce que la société accepte et valide.
Et d’autres fois, c’est plus compliqué, car on va à l’encontre de ce que la société, nos parents ou nos amis attendent de nous. ON ne veut pas d’enfant, ou pas tout de suite. On préfère être célibataire, ou encore vivre une vie de voyages.
A partir du moment où tu fais des choix en pleine conscience et que quoi qu’il arrive; tu assumes tout ce qui peut en découler; alors tu es un adulte. Questionner les normes. Se demander si l’on fait les choses pour nous-mêmes, par habitude ou pour les autres. Là est la clé de la responsabilisation et du passage à l’âge adulte.
Et toi, quel adulte es-tu ?
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