Il faut faire vite ce qui ne presse pas

Proverbe chinois

Il faut faire vite ce qui ne presse pas, pour pouvoir faire lentement ce qui presse. On peut utiliser la matrice d'Eisenhower ou la technique Pomodoro pour y arriver. Moi, c'est le plan d'action qui m'aide.

À première vue, ce proverbe semble paradoxal. Mais si on y regarde de plus près, il ouvre une fenêtre sur notre façon de traiter l’information. J’ai toujours aimé rayer les tâches terminées sur ma liste. Cela m’apporte un sentiment d’accomplissement… Terminer un tube de dentifrice ou un pot de mayonnaise aussi, mais bon, on a chacun nos manies !

J’ai une application sur mon téléphone qui me permet de noter mes tâches avec une couleur différente pour ce qui relève de la maison, de mon cheminement personnel, de la créativité et des soins personnels. J’essaie d’en mettre quelques-unes de chaque catégorie par jour.

Certaines occupations font partie de ma routine comme la méditation, la pratique du Taï Chï et de l’espagnol. D’autres me demandent plus de temps et de concentration comme l’écriture de ces textes, les dessins ou la préparation de voyages.

Il faut faire vite ce qui ne presse pas. En consacrant un temps déterminé le matin et le soir pour faire ces tâches courtes et faciles, j’ai l’impression d’avoir accompli beaucoup et d’avoir pris soin de moi. Cela m’évite de papillonner et de procrastiner en pensant à toutes ces petites choses que je ne dois pas oublier de faire.

Je peux ensuite en choisir une qui sera plus exigeante et y porter toute mon attention. Prioriser est un outil qui m’aide beaucoup à planifier. L’important d’abord !

Selon la matrice d’Eisenhower, il faut dans un premier temps faire soi-même ce qui est important et urgent. On peut ensuite s’atteler à ce qui est important et non-urgent. Pour les choses non importantes et urgentes, on peut déléguer et on laisse simplement tomber ce qui n’est ni important, ni urgent, Je peux aussi choisir de le faire si c’est quelque chose qui me fait plaisir…

Un  Père Jésuite m’a raconté qu’un de ses confrères qui était médecin, prenait tout son temps pour se rendre sur les lieux lors d’une urgence. Il expliquait qu’il valait mieux qu’il arrive concentré, en ayant prié sur sa route, plutôt que fébrile et inefficace. Il se hâtait lentement !

Une fois que j’ai choisi l’ouvrage sur lequel je veux travailler, je ne me préoccupe plus du reste. Faire une chose à la fois m’aide à rester dans le moment présent, ou peut-être l’inverse… Je peux morceler la tâche si je sais que je ne dispose pas d’assez de temps pour la compléter ou je peux travailler comme si je creusais un trou et m’atteler à la besogne jusqu’à ce que je passe au travers.

Certains utilisent la technique Pomodoro qui consiste à se mettre une limite de temps d’environ 25 minutes et de focaliser sur cette tâche jusqu’à la sonnerie de la minuterie. Après une pause de 5 minutes, on refait une autre session. Pour ma part, je préfère prendre une pause entre deux parties de la tâche pour ne pas interrompre le flux quand mon esprit est focalisé sur ce que je fais. Il m’arrive d’être tellement dans mon moment présent que j’ai le sentiment que le temps s’étire.

Un autre truc du plan d’action qui m’est très utile est de substituer une nouvelle tâche à une ancienne de façon à ne pas surcharger ma liste et mon horaire. Je vis beaucoup mieux comme ça. Parfois, faire lentement ce qui presse, cela peut aussi vouloir dire prendre le temps de vivre ?

Caro

---

Pour aller un peu plus loin...

Dwight Eisenhower a été le 34e président des Etats-Unis, de 1953 à 1961. Il avait cette incroyable capacité à maintenir un haut niveau de productivité durant toutes ces années.

Que signifie Pomodoro ? Rien de scientifique derrière ce terme qui signifie "Tomate" en Italien. Pour la petite histoire, étudiant, Francesco Cirillo utilisait un minuteur de cuisine en forme de tomate pour gérer son temps. D'où le nom de la méthode.

---