Il y a deux jours de la semaine dont je ne me soucie jamais...
- lespetitsmotsdecar
- 2 mars
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Dernière mise à jour : 3 juil.
Robert Burdette

Il y a deux jours de la semaine dont je ne me soucie jamais, deux jours où la peur et l’appréhension sont interdites de séjour : l’un de ces jours s’appelle hier… Et l’autre…demain.
Hier, il y a eu une bonne ondée le matin et c’était nuageux toute la journée. Demain et lundi, on annonce encore un peu de pluie, ce qui est rare en février au Mexique. Ce matin, le ciel est bleu, parsemé de chevelus, le vent est doux. J’entends le bruissement des feuilles et les oiseaux chanter dans la jungle derrière la maison. Je me sens choyée de vivre ces doux moments au lieu de pelleter mon balcon et déneiger la voiture…
Eleanor Roosevelt a écrit : « Le but de la vie est de la vivre, de goûter l’expérience au maximum pour accueillir avec impatience et sans crainte une expérience nouvelle et plus riche. »
Si je suis occupée à ressasser la journée d’hier ou préoccupée par la journée de demain, je ne serai pas disponible à ces beaux moments que je vis à écrire ces lignes dans ce lieu magnifique.
Il ne faut pas croire que je flotte constamment sur un nuage et que je ne suis jamais dans le ressentiment ou l’inquiétude, mais j’y reste moins longtemps qu’avant. J’accepte plus facilement les choses comme elles sont au lieu d’essayer d’imposer ma volonté déchaînée.
J’habite davantage mon corps et je suis plus souvent reliée aux autres, bien que cet aspect soit encore un défi pour moi. J’essaie de me souvenir que lorsque je m’isole ou que je me réfugie dans le travail, je deviens aliénée, étrangère à moi-même et aux autres, happée par un monde irréel.
Maya Angelou a écrit : « Nous passons des heures précieuses à craindre l’inévitable. Il serait plus sage d’utiliser ce temps à adorer nos familles, chérir nos amis et vivre nos vies. »
Je dois me rappeler que les gens près de moi ne me sont pas acquis. Je sais bien que mon mari ne vivra pas plusieurs décennies, que mes filles et petites-filles ont aussi leur vie à vivre, que mes amis peuvent s’éloigner un jour. Il me reste aujourd’hui pour les aimer.
Le concept du moment présent n’est pas une idée nouvelle. Il se retrouve dans la philosophie bouddhiste, le yoga, la méditation, les fraternités en Douze Étapes, la Pleine conscience et aussi dans les religions plus traditionnelles. Dans la littérature occidentale, elle prend sa source dans l'Antiquité romaine : le "Carpe Diem", dans la poésie d'Horace "Cueille le jour présent" écrit au dernier siècle avant J-C. L'idée est ensuite reprise maintes fois en poésie au fil des siècles et des millénaires.
C’est beaucoup à travers la lecture du livre d’Eckart Tollé, Le pouvoir du moment présent que j’ai mieux saisi ce concept. Je peux maintenant dire qu’il y a deux jours de la semaine dont je me soucie rarement…car pour moi, jamais est un extrême et comme le dit une de mes amies, j’essaie de rester nuancée, à la fois dans ce que je pense et dans ce que j’écris.
J’aime bien ce passage dans Winnie l’ourson :
« Quel jour est-il ? » demande Pooh.
« C’est aujourd’hui » grinça Porcinet.
« Mon jour préféré » a déclaré Pooh.
Aujourd’hui, je peux réparer mes erreurs d’hier plutôt que de ressasser mes regrets.
Aujourd’hui, je peux préparer mes projets de demain plutôt que de demeurer dans l’appréhension.
Aujourd’hui, c’est le moment de vivre l’éternel maintenant !
Caro
Pour aller un peu plus loin...
Poèmes de mon amie Sophie Bastien tirés de son livre
Je viens d’un long silence (Longueuil, L'instant même, 2025, p. 23-24)
Pacifié
Je cours le long du Pacifique
Le long des monts imposants
J’aspire la clarté du levant
Le vent frais happe mes talons
Mes prunelles captent la neige
En réserves immaculées
De chance et de jouissance.
Préhistoire
Les rochers surplombent
L’azur transcende
La mer inerte
Un baiser valide l’instant
Dessus, dessous
Transporte le soleil
Dans nos bottes de randonnée
Avec fluidité.



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