La religion, c'est pour ceux qui ont peur d'aller en enfer. La spiritualité, c'est pour ceux qui y sont déjà allés.
- lespetitsmotsdecar
- 25 août 2024
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Proverbe sioux

La religion, c'est pour ceux qui ont peur d'aller en enfer. La spiritualité, c'est pour ceux qui y sont déjà allés.
J’ai été surprise lorsque j’ai entendu cette phrase et je trouve intéressant que ce soit un proverbe sioux. J’imagine qu’il y a une version de l’enfer dans toutes les religions pour susciter le désir de rester dans le droit chemin…et parfois pour garder une emprise sur les gens.
J’aime bien l’approche de Scott Peck dans son livre Plus loin sur le chemin le moins fréquenté dans lequel il décrit quatre états de conscience religieux.
De mémoire, le premier correspond aux personnes sans foi, ni loi, qui ne croient en rien. Le second décrit les gens qui pratiquent leur religion de façon rigide en restant au premier degré. Ce sont ceux qui ont peur d’aller en enfer. Les troisièmes ont souvent rejeté la religion pour développer une spiritualité axée sur des valeurs humanitaires. Finalement, certains développent une croyance sereine en une vie après la mort et se réconcilie avec une religion en la pratiquant avec souplesse.
Je dis parfois que ma conception de Dieu est assez élastique. Je crois qu’il y a quelque chose de plus grand que moi, cela m’aide à sortir de mon égocentrisme et de faire confiance à la vie. Chacun est guidé par une petite voix ou une petite flamme intérieure.
J’ai toujours aimé les histoires et je trouve les enseignements de la bible souvent inspirants. Je vais rarement à la messe, mais je trouve du réconfort à aller allumer un lampion dans une église et à la prière dans une communauté. Comme si prier ensemble donnait plus d’impact à ma prière. C’est probablement dû au fait de me sentir reliée aux autres.
Cela me rappelle le fait vécu dans le film Et si le ciel existait tiré du livre de Todd Turpo dans lequel tous les membres de la communauté prient pendant l’opération du garçon de quatre ans.
Je n’ai pas vécu le carcan de la religion que d’autres ont vécu avant moi. Mon père a rejeté la religion, entre autres, à cause de l’enfer. Il continuait cependant à avoir le réflexe de penser aux mots enfer et paradis lorsqu’il entendait le tic-tac d’un pendule.
L’enfer, c’est les autres a écrit Jean-Paul Sartre dans sa pièce de théâtre Huis clos. Pour ma part, je pense que l’enfer est un peu en chacun de nous. Comme Pinocchio qui se laisse influencer par le renard boiteux Grand coquin et le chat aveugle Gédéon, nous pouvons être tentés de prendre le chemin de la facilité.
Quand nous avons passé assez de temps en enfer, que nous n’avons plus rien à perdre et sommes prêts à tout, nous consentons à écouter notre conscience et à découvrir la spiritualité. Tout comme Pinocchio qui accepte finalement d’écouter Jiminy Cricket qui essaie de le ramener à la raison et à la maison.
La spiritualité m’aide à vivre dans ce monde en suivant ma conscience, à me respecter et à respecter les autres. Égal à lui-même, mon mari a déjà répondu à quelqu’un avec qui il partageait la salle de bain : « La spiritualité, c’est aussi enlever ses cheveux dans la douche par respect pour la personne suivante ! »
Caro
Pour aller un peu plus loin...
C'est la star de la rentrée puisqu'il est au cœur du long-métrage de Robert Zemeckis, avec Tom Hanks*, et aussi du film d'animation signé Guillermo del Toro**, qui sortira plus tard. Pour nous, le pantin vient tirer les ficelles de son inconscient, et l'on peut dire que la séance envoie du bois !
Hêtre ou ne pas naître : telle pourrait être la question quand on est une simple marionnette sculptée dans une bûche sans valeur par un grand-père menuisier, fabricant de jouets, nommé Gepetto. Eh oui ! c'est quand même du boulot (du bouleau ?) de s'animer et de devenir un petit garçon de chair et d'os, avec une histoire pareille et peu commune en psychanalyse… Impossible alors de rester de bois, tant on sait que le rêve le plus cher de Gepetto est que sa marionnette devienne un véritable enfant. On remarque au passage l'absence quasi totale de la maman – à peine peut-on voir l'esquisse d'une figure maternelle idéalisée avec le personnage de la Fée bleue – et c'est d'ailleurs l'une des originalités du conte.
Le pantin de ses désirs
Avec un CV pareil, on ne s'étonne pas de voir notre jeune patient faire des bêtises en permanence, préférant s'empiffrer de bonbons sur l'île aux Plaisirs plutôt que se rendre à l'école, suivre des individus malintentionnés (le renard et le chat, trop flippants !) ou mentir comme il respire. L'enfant est ballotté, livré à lui-même et dans un conflit perpétuel entre ce que Freud appelait le « ça » (en résumé, les bêtises) et le « surmoi » (la conscience morale, incarnée ici par Jiminy Cricket, qui tente toujours de le ramener à la raison et à la maison). Le « moi » de Pinocchio n'est pas encore assez fort pour trancher. Il est donc la marionnette des autres, y compris de son père, mais aussi de ses propres pulsions, qui le mènent littéralement par le bout du nez… qui s'allonge à chaque mensonge. Il incarne ainsi l'enfant que l'on peut facilement manipuler. Sans mère, sans relation avec Gepetto, il va dans le monde, n'a personne pour le câliner ni le protéger.



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