Le miel n'est pas vraiment le miel sans le vinaigre.
- lespetitsmotsdecar
- 24 mars 2024
- 5 min de lecture
Tiré du film Vanilla Sky

Le miel n'est pas vraiment le miel sans le vinaigre. Cela ne veut pas dire de créer des situations dramatiques pour que le reste de notre vie nous paraisse plus belle. Mais d'accueillir les difficultés comme des défis et surtout d'apprécier les bons moments quand ils passent.
Je me vois encore dans la cuisine, à l’âge de huit ans, demander à ma mère pourquoi mon amie avait tous les jouets qui étaient annoncés à la télévision. Le plancher de son sous-sol était en effet jonché d’une multitude de jouets, auxquels elle apportait plus ou moins d’importance.
Ma mère m’a expliqué que les deux parents de mon amie travaillaient à l’extérieur . Sa sœur et elle se faisaient garder toute la semaine chez une dame et revenaient à la maison le vendredi soir. Pour compenser, ses parents lui offraient les jouets qu’elle désirait, Elle m’a aussi fait remarquer que puisque je ne recevais des cadeaux qu’à Noël et à ma fête, je les désirais plus longtemps et je les appréciais davantage.
Quelques années plus tard, je lui ai demandé pourquoi ma sœur et mon frère recevaient plus de cadeaux que moi. Elle m’a dit que puisque j’étais plus âgée et que je prenais soin de mes choses, ils m’offraient des cadeaux plus dispendieux qui me seraient utiles comme lorsque j’avais reçu un appareil photo.
Ces expériences ont contribué à m’enseigner l’appréciation et la valeur des choses. Cela m’a aussi aidée à développer la capacité à voir les deux côtés de la médaille dans ma vie au lieu de supposer que l’herbe était plus verte dans le jardin du voisin. Je peux recevoir moins qu’un autre dans un domaine tout en étant davantage privilégiée dans un autre.
L’autosuffisance et l’entêtement sont des défauts qui m’ont coûté cher, mais leur petits frères, l’autonomie et la persévérance m’ont servie à plus d’une reprise. Quelque part, cela a donné de la valeur dans la perception que j’avais de mes réussites.
J’ai aussi utilisé mes échecs pour grandir et au travers du processus d’acceptation de mon humanité, ils m’ont amené à développer ma compassion pour les autres. J’ai pu transmettre aux autres mon expérience, ma force et mon espoir. Un peu comme on utilise le compost pour fertiliser les plantes.
Je suis davantage en mesure de goûter l’équilibre de ma vie aujourd’hui parce que j’en connais la valeur. Le miel n’est pas vraiment le miel sans le vinaigre. Si on n’a connu que le miel, le goût du vinaigre peut paraître plus aigre. Les gens qui ont été constamment protégés de tout sont parfois plus fragiles et moins bien équipés face aux aléas de la vie.
Néanmoins, il n’est pas nécessaire de se plonger dans le vinaigre comme un cornichon pour apprécier le miel. La vie se charge de nous présenter les leçons dont nous avons besoin pour grandir. Tous n’ont pas besoin de toucher le fond pour accéder au côté lumineux de leur être.
Ce n’est pas tant ce qu’on vit qui teinte la saveur de celle-ci que notre regard sur elle. Comme le disait St-Augustin, « Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède. » On revient encore à la gratitude…
Caro
Pour aller un peu plus loin...
L’échec peut faire peur, mais s’il était en fait la clé du succès ? Les échecs nous donnent la possibilité de rebondir, d’apprendre de nos erreurs, et nous aident à apprécier le succès.
L’échec peut faire peur, pourtant, comme le rappelait Winston Churchill, « la recette du succès, ne serait-ce pas finalement d’aller d’échec en échec sans jamais rien perdre de son enthousiasme ? ». En fait, nous avons souvent peur de l’échec, car nous oublions que celui-ci n’est pas définitif. Il faut néanmoins garder à l’esprit que l’échec est loin d’être une fin en soi, mais que pour avancer, il faut accepter la possibilité d’échouer. Enfin, sans échecs il serait difficile d’apprécier le succès et de nous épanouir.
Qu’est-ce que l’échec ?
La perception de l’échec change en fonction des cultures. En France par exemple, nous le nions lorsqu’il survient, oubliant souvent qu’il n’est pas définitif et qu’il ne nous définit pas. Ailleurs, dans les pays anglo-saxons et scandinaves entre autres, l’échec est au contraire un indicateur de notre capacité à réussir. Au contraire d’un parcours linéaire sans aucun obstacle, l’échec permet d’apprendre à surmonter les difficultés : il permet le rebond. Il est donc inutile d’en avoir honte !
De la culture de l’échec à la culture du rebond
Dans les pays où l’échec est mal vu et où les parcours sans fautes sont valorisés, il peut être difficile de se lancer et de sortir des sentiers battus. Lorsque la culture de l’échec est dominante, il est préférable de mener une vie avec peu de défis, car la probabilité d’échouer est alors plus faible. Mais de fait, la probabilité de se dépasser l’est donc également. Dans la culture de l’échec, c’est donc la peur d’échouer qui domine. Souvent, nous racontons d’ailleurs nos réussites en omettant de parler des obstacles traversés. Cela participe donc directement à renforcer ce sentiment.
Cette vision de la réussite occulte souvent le fait que la route menant au succès est parfois semée d’embûches, et qu’il faut les surmonter pour atteindre ses objectifs. Lors de la traversée, il est possible de trébucher et de connaître l’échec. Est-ce un mal en soi ? Non, car nous pouvons toujours nous relever, apprendre de nos erreurs et continuer notre route. C’est pour cela qu’à l’inverse de la culture de l’échec, il y a la culture du rebond ; parce qu'après chaque échec, il est possible de rebondir et de transformer les difficultés du passé en atouts du présent.
L’échec n’est pas définitif
Comme le disait Marcel Proust, « il n’y a pas de réussite facile, ni d’échec définitif ». Dans la culture du rebond, l’échec est tout sauf définitif. Au contraire : l’échec est même initiateur de changement, et donc de progrès. Prenons un exemple concret : un enfant qui apprend à marcher. Ses premiers pas seront précédés et suivis de nombreuses chutes jusqu’à ce que la marche soit acquise. Est-ce pour autant une raison de dire à cet enfant d’arrêter de marcher, car il n’arrête pas de tomber ? Non, car chaque chute lui apprend à maîtriser son équilibre et à progresser…
…Connaître l’échec pour apprécier le succès
Il est probable que quelqu’un qui n’a jamais connu l’échec ait du mal à apprécier le succès. Une personne pour qui réussir est devenu normal éprouve probablement des difficultés à se réjouir lors d’un nouveau succès. Peut-être même a-t-elle perdu en humilité, car elle a remarqué que tout le monde n’avait pas la même chance qu’elle. Mais cela ne dure qu’un temps, et l’échec est d’autant plus difficile à supporter pour une personne qui n’a encore jamais eu à l’affronter.
Une chute nous permet d’apprendre de nos erreurs et de comprendre nos pairs. Ainsi, en plus de nous faire grandir, l’échec nous rend également plus humble. Il nous permet de comprendre que rater quelque chose ne fait pas pour autant de nous un raté. C’est vrai pour nous, mais également pour les autres.
Enfin, échouer nous permet d’apprendre à apprécier la réussite et à être reconnaissants de ce que nous avons. Lorsque la clé du succès se présente à nous après cela, nous pouvons d’autant plus la savourer.



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