Le rétablissement, ce n'est pas de bien aller, c'est de bien réagir quand ça va mal.
- lespetitsmotsdecar
- 6 avr.
- 7 min de lecture
David Goudreault

Le rétablissement, ce n'est pas de bien aller, c'est de bien réagir quand ça va mal. Ce serait illusoire de croire que tout doit toujours bien aller et que lorsqu'on sera rétabli on sera toujours heureux.
J’ai déjà lu que la différence entre un être humain normal et un être humain compulsif est que si sa voiture ne démarre pas, le premier appelle un mécanicien tandis que le second appelle le centre de prévention du suicide.
Je dis parfois que je ne retournerais pas dans la vingtaine. Bien qu’étant plutôt calme de nature, je me souviens d’épisodes où j’ai maintes fois dramatisé les événements que je vivais alors que j’en banalisais d’autres qui auraient dû retenir mon attention. Je manquais parfois de jugement et je me mettais dans des situations délicates tout en cherchant un bouc émissaire pour justifier et évacuer ma détresse.
Ces crises me donnaient une raison de nourrir ma compulsion et cette dernière générait à son tour d’autres crises. Lors de mon premier voyage en France avec mon amie d’enfance, nous faisions la route de Laval en Mayenne vers Saint-Malo. Nous étions avec un ami que nous avions rencontré à Laval au Québec dans le cadre de notre travail d’été. Ce dernier conduisait la voiture pendant que mon amie occupait le siège du passager. Ils parlaient d’auteurs et de chanteurs que je ne connaissais pas. J’étais assise à l’arrière et j'avais l'impression d'être un peu ignorante et exclue.
Après quelques tentatives infructueuses pour ramener l’attention vers moi, j’ai décidé de bouder et je l’ai fait pendant plusieurs heures, si mes souvenirs sont bons. Mon amie, elle, s’en souvient. Cela lui a même inspiré un poème…
M’emmurer dans le silence, l’apitoiement et le ressentiment a été une arme que j’ai utilisée jusqu’à la fin de la vingtaine. Une arme à double tranchant qui me faisait autant de mal qu’aux autres qui n’avaient souvent rien fait pour mériter que je les blesse. À l'exception, peut-être, de ne pas avoir deviné mes attentes secrètes. Je n’allais pas bien et ce n’était pas toujours parce que ça allait mal. Le rétablissement, ce n’est pas de bien aller, c’est de bien réagir quand ça va mal. C’est peut-être aussi apprendre à prendre soin de moi pour me sentir bien.
Je n’attends plus l’approbation des autres pour me rassurer sur ma valeur. Je suis devenue ma meilleure amie. J’ai eu à ré-établir mes valeurs pour me rétablir et faire des choix pour vivre en accord avec celles-ci.
Je suis plus équilibrée dans ma réponse aux aléas de la vie. Me libérer de mes compulsions et grandir émotionnellement ne me préserve pas de tous les maux. Je reçois mon lot de fardeaux, mais je ne les porte plus toute seule et je les dépose quand je le peux. Je les confie.
La différence, c’est qu’au lieu d’avancer à contre-courant, j’accepte plus rapidement la réalité et je compose mieux avec elle. De plus, je suis confiante devant les difficultés inhérentes à la vie car j’ai déjà surmonté d'autres obstacles.
Ça ne peut pas toujours bien aller, mais j’apprends à choisir comment bien réagir.
Caro
Pour aller un petit peu plus loin...
Parfois, ça ne va pas, ça ne va pas du tout. En fait, nous avons l’impression d’être cernés par les problèmes, pire nous avons le sentiment de les accumuler. Alors, que faire quand tout va mal ? Comment réagir ? Par où commencer ? Voici 5 conseils apaisants pour aller de l’avant.
1 – Ne cherche pas à aller bien à tout prix quand tout va mal
Quand tout va mal, nous avons parfois tendance à faire comme si tout se passait bien, imaginant qu’ainsi notre mal-être finira par disparaître par lui-même. Ce qui est faux.
En fait, moins nous sommes en phase avec ce que nous ressentons vraiment au plus profond de nous et plus nous nous sentons mal.
En effet, ne cherche pas à faire semblant d’être heureux, heureuse, et ne te force pas à sourire, si au fond de toi, ça ne va pas.
Parce que, j’ai découvert que plus nous sommes en phase, alignés, avec ce que nous vivons vraiment et plus nous pouvons aller de l’avant plus facilement et plus rapidement.
C’est pourquoi, quand je ne vais pas bien, quand j’ai l’impression que tout va mal, je ne cherche plus à aller bien à tout prix.
Au contraire, je vais me dire, faire le constat en quelque sorte : « Tiens, là, en cet instant, je ne vais pas bien du tout. » Et je vais vraiment ressentir ce que je ressens. Je vais accueillir la douleur, le chagrin ou la colère, la peur, par exemple.
Je ne vais même pas chercher dans un premier temps à régler quoi que ce soit. En fait, je vais juste être alignée avec ce que je ressens. Et, c’est très puissant, parce qu’accueillir vraiment nos émotions, qu’elles soient agréables ou désagréables, est primordial pour se sentir bien.
Parce que oui, nous pouvons être tristes, être en colère et nous sentir bien. Se sentir bien dans le sens où on sait que là, en cet instant, ça ne va pas et que c’est ok.
Autrement dit, on ne lutte plus contre ce qui est, contre nous-mêmes, et c’est seulement à ce moment-là que nous pouvons ressentir une certaine sérénité au milieu du chaos.
2 – Mais, ne pas laisser ses problèmes prendre toute la place
Alors, être alignés avec ce que l’on ressent, accueillir nos émotions, ce n’est pas non plus laisser tous ses problèmes prendre toute la place.
En effet, accueillir ne veut pas dire se laisser dévorer.
Autrement dit, ce n’est pas parce que je vais accepter d’aller mal, accepter que tout va mal en cet instant, que je vais me laisser complètement aller. C’est-à-dire me laisser aller au désespoir. Pas du tout.
Parce qu’il faut bien comprendre que c’est normal de, parfois, avoir le sentiment que tout va mal dans notre vie. En fait, c’est la vie qui veut cela. C’est une alternance de haut et de bas. Et, clairement, quand tout va mal, c’est que nous sommes dans le creux de la vague.
Ce n’est pas grave, ça passera.
Et, c’est pourquoi il ne faut pas non plus laisser nos problèmes prendre toute la place.
Personnellement, dans ces moments-là, je me dis : « En ce moment, ça ne va pas. C’est ok. Mais, ça passera. Quand, je ne sais pas. Comment, je ne sais pas non plus. Mais, ça passera. »
Autrement dit, je ne me laisse pas complètement dévorer. J’accueille mes problèmes, j’accueille mes émotions, mais je ne leur fais pas toute la place non plus.
En fait, je ne résume pas ma vie à mes problèmes du moment et c’est ce que je t’invite de tout cœur à faire.
3 – Avoir le sentiment d’avancer quand tout va mal
Quand tout va mal, il est essentiel d’avoir le sentiment d’avancer, c’est-à-dire d’avoir le sentiment d’aller vers un mieux. Même s’il est léger, même s’il est plus tard, voire beaucoup plus tard. Mais, nous avons besoin de cette lueur d’espoir et aussi de confiance.
Alors, pour cela, il nous faut nous relever les manches.
Mais, comment trouver le courage et la force dans les moments où tout va mal pour avancer ?
Personnellement, pour m’aider, je me souviens de cette phrase que j’ai lue dans un livre : « La vie vous envoie des problèmes, parce que vous avez les épaules assez solides pour les surmonter. »
En effet, pour commencer à avancer, à aller de l’avant, quand tout va mal, il faut croire en ses propres capacités de réussir.
Puis, il nous faut avancer pas à pas.
Poser une première action. Faire une première session de recherche de solutions. Contacter des personnes susceptibles de nous aider…
Comprends que tu peux surmonter tes problèmes, un à un. Simplement, donne toi le temps. Avance pas à pas. Un jour à la fois.
4 – Se faire du bien
Quand tout va mal, la clé est aussi de chercher à se faire du bien. C’est-à-dire à s’entourer de douceur et même de joie. Oui, quand tout va mal, nous pouvons nous autoriser des rires.
En effet, ne pense pas qu’aux problèmes et aux solutions, pense aussi en termes de bien-être immédiat. Pour cela, trouve et fais des choses qui te font du bien, qui te font te sentir un peu mieux. Des choses légères et même futiles.
Tu en as le droit.
Parce que j’ai remarqué que, quand tout va mal, nous avons tendance à nous interdire des moments de bonheur. En fait, on s’accroche à cette idée que tout va mal, alors on rejette toutes les occasions que nous avons de sourire, de rire, de ressentir un bien-être et même un bonheur simple sur l’instant.
C’est pourquoi, de tout cœur, rappelle-toi que tu as le droit de te sourire même quand tout va mal. Fais-toi du bien, tu en as besoin.
5 – Chercher du réconfort quand tout va mal
Peut-être es-tu comme moi, quand tout va mal, j’ai tendance à me recroqueviller sur moi-même, en moi-même.
Et, j’ai découvert au fil du temps que c’était une erreur de ma part.
Une erreur qui me faisait du mal et qui faisait aussi du mal à mon entourage.
En fait, c’est comme si nous avions appris que les problèmes ne se partagent pas, qu’il ne fallait pas déranger les autres, même nos proches.
Mais, c’est faux.
Parce qu’on ne « dérange » pas avec nos problèmes. On « dérange » avec notre silence.
En fait, nos proches souffrent de nous voir souffrir en silence. Ils voudraient aider, mais ne savent pas comment. Ils voudraient simplement nous apporter du réconfort, mais nous leur interdisons.
C’est pourquoi j’ai appris au fil du temps, non pas à m’épancher sur mes problèmes, mais simplement à demander du réconfort, à dire : « En ce moment, je ne vais pas très bien » et à accueillir du réconfort.
De plus, trop souvent, nos problèmes nous font croire que nous sommes seuls face à eux. Mais, c’est faux !
Il y a des personnes autour de nous qui seront toujours là. Il y a des personnes prêtent à aider. Alors, il est temps de nous en souvenir et de nous réconforter à ce doux sentiment.



Commentaires