S'inquiéter, c'est comme se balancer sur une chaise berçante.
- lespetitsmotsdecar
- 3 déc. 2023
- 3 min de lecture
Van Wilder

S'inquiéter, c'est comme se balancer sur une chaise berçante. Ça te donne quelque chose à faire, mais ça ne t'amène nulle part.
Ma mère était une personne anxieuse. Elle avait des problèmes de digestion et parfois de sommeil reliés à ses soucis. Adolescente, j’avais le sentiment que quoiqu’on fasse, on avait toujours des soucis. Je me suis dit que tant qu’à avoir des problèmes, je préférais les canaliser à un endroit. J’ai développé la croyance que si j’avais des problèmes d’argent et que je m’inquiétais à propos de ceux-ci, tout se passerait bien dans les autres sphères de ma vie !
Je posais donc des actions pour résoudre mes problèmes quotidiens et je me débrouillais pour me créer des problèmes financiers malgré mon grand besoin de stabilité financière. Un peu comme si mon inquiétude face à l’argent me protégeait des autres problèmes qui pouvaient survenir dans mon quotidien. Ceci est un exemple qui montre que s'inquiéter, c'est comme se balancer sur une chaise berçante.
Daniel Goleman, dans son livre, L’intelligence émotionnelle explique comment dans le cerveau limbique de certaines personnes, l’inquiétude chronique agit comme une amulette qui écarte un mal attendu.
Mon mari dit souvent qu’il vaut mieux s’inquiéter avant qu’après. Dans un sens, cela nous a souvent évité de nous retrouver dans des situations problématiques en anticipant et en réglant les choses à l’avance. Le problème se pose lorsque l’inquiétude se transforme en ruminations stériles, en hypervigilance et en sentiment d’impuissance. Pour contrer ce sentiment d’insécurité, j’ai passé une partie de ma vie à faire et à m’en faire ! Contrôler mon environnement, essayer de parer tous les coups pour éviter de me faire prendre au dépourvu.
Comme la fourmi dans la fable de Jean de La Fontaine qui avait des réserves mais qui ne se permettait pas de s’amuser, ma propension à m’inquiéter m’a parfois fait tourner en rond, m’empêchant de me visualiser sur le chemin du bonheur. J’ai dû déconstruire mes croyances, apprendre à attendre d’être rendue à la rivière avant de construire le pont. Croire en mes capacités à affronter les défis que me réservait la vie et faire confiance à celle-ci !
Je chemine et j’ouvre les cadeaux, parfois mal emballés, que je trouve sur ma route en sachant que derrière chacun d’eux il y a une belle leçon pour m’aider à grandir. Comme l’a écrit Philippe Pollet-Villard « Dans un voyage, ce n’est pas la destination qui compte, mais toujours le chemin parcouru et les détours surtout. »
Caro
Pour lire le passage traitant de de l’inquiétude pp. 89-92 vous pouvez télécharger le livre de Daniel Goleman en PDF http://livre21.com/LIVREF/F8/F008038.pdf
Pour aller un peu plus loin…
Se faire du souci pour un dossier professionnel, pour sa santé et celle de ses proches, pour la scolarité de ses enfants… est une tendance naturelle qui présente même un certain intérêt. En effet, penser à ce qui pourrait se passer si les choses tournaient mal permet d'anticiper les difficultés et de les résoudre.
La question est de savoir quand l'inquiétude devient pathologique? Car si le plus souvent les soucis sont productifs, certains ne le sont pas et peuvent conduire à un état d'hypervigilance, avec des répercussions néfastes sur la santé. Quand considère-t-on qu'une inquiétude est chronique? Certaines questions sont de réelles sources d’inquiétude pour la plupart des gens. En revanche, d'autres sujets qui paraissent anodins pour la majorité des individus, ne le sont pas pour une minorité. Les personnes appartenant à cette minorité sont entrées dans des spirales d'inquiétude qui touchent même les questions les plus insignifiantes. Ce sont précisément ces personnes qui souffrent d'inquiétude chronique. Elles représenteraient 3% de la population.
Ce basculement de la préoccupation normale à la préoccupation pathologique s'expliquerait principalement par le fait que les personnes trop inquiètes souffriraient d'un excès d'anticipation. Pour ces individus, l'anticipation d'un événement négatif mobiliserait leurs ressources attentionnelles, à tel point que l'anticipation deviendrait progressivement leur attitude par défaut. Leur inquiétude se généraliserait alors aux événements neutres (en plus des événements négatifs) et deviendrait ainsi chronique. Quelle est l'origine de l'inquiétude pathologique? La raison principale d'une préoccupation excessive serait basée sur le fait que les inquiets chroniques ne se sentiraient pas en sécurité et s'inquiéter leur procurerait la sensation de maîtriser ce qui va se passer dans leur environnement. En somme, ces réflexions leur permettraient, d'une certaine façon, de lutter contre leur sentiment d'insécurité, au détriment de leur bien-être physique et psychologique.



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