Si la vie te donne du fil à retordre…apprends à tricoter.
- lespetitsmotsdecar
- 7 sept.
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Anonyme

Si la vie te donne du fil à retordre…apprends à tricoter. Nous traversons tous des périodes où la vie nous donne du fil à retordre. Il arrive un moment où les mécanismes de défense que nous avons bricolés ne fonctionnent plus.
Pendant les étés de mon enfance, les filles de ma rue lançaient des modes qui duraient quelques semaines. Il y a eu la collection de papier à lettres qu’on s’échangeait, la correspondance avec des Françaises, la vente de petits articles devant chez nous, les poupées Holly Hobbie, la confection de vêtements pour nos Barbies et bien d’autres choses encore.
Un été, c’était le tricot. J’ai commencé à tricoter une écharpe bleu royal avec le seul point que je connaissais, je faisais des mailles à l’endroit. Pendant les vacances, nous sommes allés chez mes grands-parents. Je continuais à tricoter avec ferveur. J’en étais à ma deuxième pelote de laine lorsque ma grand-mère m’a fait remarquer qu’il y avait quelques trous et que mon tricot s’en allait tout croche. Je l’ai détricoté et les boules de laine sont restées dans un sac. Je ne savais plus comment faire.
Nous traversons tous des périodes où la vie nous donne du fil à retordre. Il arrive un moment où les mécanismes de défense que nous avons bricolés ne fonctionnent plus. Au début de la vingtaine, j’ai frappé un mur. J’avais l’impression que tout ce que j’avais construit s’effondrait. J’étais en train de détricoter mon écharpe. C’était l’occasion de repartir sur des bases plus solides.
Un ami m’a suggéré de lire trois livres qui m’ont servi de modèles pour apprendre à tricoter. Dans Le chemin le moins fréquenté de Scott Peck, j’ai compris que la vie est difficile, mais que je me sens déjà mieux quand je l’accepte. Dans Le plus grand miracle du monde d’Og Mandino, j’ai découvert que je suis une personne précieuse et que je me sens mieux quand je vis dans la gratitude. Dans Les zones erronées de Wayne Dyer, j’ai appris que ce que les autres pensent de moi ne me regarde pas.
En fréquentant des groupes de soutien, j’ai réalisé que je contrôlais peu de choses dans la vie, et que la seule personne que je pouvais changer, c’était moi ! L’introspection est essentielle car je ne peux changer que ce que je vois. Je peux m’aimer, je peux me donner ce dont j’ai besoin et je peux réparer les erreurs que je commets. Lorsque je pose ces actions, je change et, contre toute attente, les choses changent autour de moi.
J’ai également appris à tricoter un autre type d’écharpe pour bâtir des relations saines. Lors d’une conférence à laquelle j’avais assisté, Jacques Salomé avait apporté une écharpe pour illustrer la communication entre deux personnes dans une relation. L’écharpe « relationnelle » a deux extrémités distinctes et indépendantes. Chacun est responsable des messages qu’il envoie et de la manière dont il reçoit les messages de l’autre. Jacques Salomé rappelle également que nous sommes trois dans une relation : Il y a les deux personnes qui sont aux deux extrémités de l’écharpe, mais aussi la relation elle-même, dont il faut également prendre soin.
Il y a aussi Doris Lussier, alias, Le père Gédéon que les plus vieux d'entre nous connaissent peut-être...qui a écrit un beau texte sur la relation entre le tricot et la vie.
Il y a une quinzaine d’années, j’ai pris des cours de tricot avec ma fille qui avait exprimé le désir d’apprendre à tricoter. J’ai confectionné un chandail avec des points endroit, envers, mousse et jersey… mais je n’ai pas poursuivi. Je trouvais ça trop long. Chacun ses passe-temps, le mien, c’est le tricot de la vie !
Caro
Pour aller un peu plus loin...
L’écharpe relationnelle est un outil concret qui sert à enseigner les principes de base à l’œuvre dans toute communication et dans toute relation. Elle a donné lieu à une expression devenue courante pour les familiers de la Méthode ESPERE® qui parlent des deux « bouts » de la relation et de leur responsabilité à leur « bout » ou à leur « extrémité » de la relation.
« […] une relation a toujours deux extrémités et […] lorsque nous acceptons de prendre la responsabilité, à notre extrémité, de ce que nous éprouvons, ressentons ou pensons, quoi que fasse l’autre, nous accédons à une meilleure prise en charge de la relation. » (Jacques Salomé, La ferveur de vivre, 2012)
L’écharpe relationnelle est un outil évocateur de la relation. Elle représente tout ce qui circule entre deux personnes, le conduit ou le canal qui va de l’un à l’autre et vice-versa.
En utilisant une écharpe pour matérialiser une relation il devient plus facile de voir que cette relation a deux extrémités ou deux « bouts » distincts et indépendants, plus facile d’intégrer que dans tout échange ou toute relation chacun est responsable de ce qui se passe à son « bout ». Chacun est partie prenante de ce qu’il dit, fait ou ressent et de ce qu’il fait, dit ou ressent à partir de ce qu’il reçoit de l’autre. En d’autres termes plus concrets : je suis responsable des messages que j’envoie et de la manière dont je réceptionne ceux qui me viennent de l’autre. Je ne suis pas responsable de ce que l’autre dit, ni responsable de ce qu’il fait à partir de ce que je lui dis. Dans une relation de réciprocité chacun assume la responsabilité de ce qu’il émet et reçoit.
C’est celui qui reçoit le message qui lui donne un sens. Apprendre à dire « Dans ce que tu m’as dit, voilà ce que j’ai entendu » ou en abrégé « J’ai entendu » plutôt que « Tu m’as dit » évite bien des malentendus et des désaccords qui commencent généralement ainsi Tu m’as dit… Mais non j’ai pas dit ça… Mais si… Mais non… À elle seule, l’écharpe relationnelle est le support de bien d’autres principes de base. Elle est devenue l’emblème de l’Institut ESPERE International. Son logo en témoigne.
L’écharpe relationnelle comme outil pédagogique de la Méthode ESPERE®
On parle de tisser des liens mais qui a déjà vu des liens tissés ?Jacques Salomé a eu l’idée originale de donner forme, matière et couleur à cet espace invisible appelé relation, qui à la fois relie et sépare deux êtres. Il a inventé le terme d’écharpe relationnelle et beaucoup utilisé cet accessoire vestimentaire lors de ses formations ou conférences, au point qu’il lui est associé.
« L’écharpe symbolisant la relation entre deux personnes est un outil pédagogique d’une singulière efficience. Chaque fois que je me sens en difficulté de relation, je peux imaginer une écharpe entre l’autre et moi. Cette écharpe me relie (sans m’attacher ou m’étrangler), je peux différencier ce qui vient de l’autre et ce qui vient de moi. Je peux tenter de le recevoir, de l’amplifier ou de le rejeter. Je peux mieux reconnaître comment est perçu par l’autre ce qui vient de moi. » (Jacques Salomé T’es toi quand tu parles, 1991)
L’écharpe choisie pour représenter une relation donnée sera colorée, soyeuse, douce, lumineuse, rêche ou râpeuse, elle sera souple, tendue, effilochée, nouée relâchée ou résistante etc. En tant que telle, elle en dit toujours beaucoup plus que n’importe quel discours. Pour être vivante et en bonne santé, la relation a besoin d’être entretenue et alimentée par des messages positifs ou messages appelés « messages cadeaux » (Voir Découvrir des concepts).
Comment est née l’idée de l’écharpe relationnelle ?
Jacques Salomé a parfois évoqué cette histoire à l’occasion des stages qu’il a animés. Sauf erreur, il ne l’a pas publiée dans l’un ou l’autre de ses ouvrages. Je tiens cette « épopée » d’une communication personnelle qui remonte au mois d’août 2005.
« L’écharpe relationnelle est née d’un échange avec ma mère quand j’ai eu 45 ans.
Je tentais de lui dire ma souffrance d’enfant de 5 ans dépossédé de mon petit lit qui avait un encadrement qui me rassurait. Ce petit lit, elle s’apprêtait à le donner à mon frère, en m’expliquant : "Tu es grand maintenant, on va te mettre dans un grand lit !"
Elle s’en voulait après-coup "Alors on n’aurait pas dû !", elle se justifiait "On n’allait pas te laisser toute la vie dans ton petit lit !", se culpabilisait "On n’était pas riches, on ne pouvait pas acheter un deuxième lit pour ton frère !"
Je sentais que je n’étais pas entendu. Je tentais de lui dire que le plus important pour moi c’était de pouvoir mettre des mots sur mon vécu et non de lui reprocher quoi que ce soit.
Soudain, je lui ai dit "Dans mon grand lit, il n’y avait pas de bords et le soir en m’endormant j’avais peur de tomber dans un gouffre.
Oui, oui, le docteur disait que tu étais nerveux !
Je ne parle pas du docteur, mais de moi. Tu sais, dans mon petit lit, quand je m’accrochais à la parure bleue qui le bordait, c’était mon premier doudou, je pouvais m’endormir rassuré !"
Elle s’étonna "Tu te souviens de la parure bleue ?" et soudain, elle se leva, alla dans l’armoire de sa chambre, fouilla un instant et revint avec la fameuse parure bleue.
Elle, la tenant par un bout, moi par l’autre, j’ai eu enfin le sentiment qu’elle m’entendait sans se sentir remise en cause. Grâce à ce lien (la première écharpe relationnelle) elle pouvait entendre sans se justifier ni minimiser ma parole, sans se culpabiliser d’avoir fait ou pas fait. »
La vie, c’est comme un tricot.
Dieu te donne la laine et les aiguilles et Il te dit:
« Tricote de ton mieux, une maille à la fois ! »
Une maille, c’est une journée sur l’aiguille du temps.
Tu montes 30 ou 31 mailles.
Après douze rangs de tricot, tu as 363 mailles.
Quelques-unes sont tricotées à l’endroit, d’autres à l’envers.
Il y a aussi des mailles échappées, mais tu peux les reprendre…
Tu as peut-être déjà plus de 1500 mailles et 500 rangs de tricotés !
Mais Dieu seul sait, quelle sera la longueur de ta vie!
La laine que le Seigneur te donne pour tricoter ta vie, est de toutes les couleurs:
Rose comme tes joies,
Noire comme tes peines,
Grise comme tes doutes,
Verte comme tes espérances,
Rouge comme tes amours et tes amitiés,
Bleue comme tes désirs,
Blanche comme ton don total au Dieu que tu aimes !
Père, donne-moi le courage de terminer mon « tricot » afin qu’un jour, devant mes frères et sœurs, je te l’offre avec toute ma joie.



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