Avant de faire quoi que ce soit, je ne fais rien.
- lespetitsmotsdecar
- 27 oct. 2024
- 5 min de lecture
Affirmation WA

Avant de faire quoi que ce soit, je ne fais rien. Voilà une affirmation que je trouve encore difficile à mettre en pratique, mais elle me rappelle de ne pas me précipiter pour tout faire à la fois.
Dernièrement, j’ai assisté à un atelier sur la sobriété émotive lors duquel le conférencier Evan M. Williams a expliqué que chacune de nos pensées est une invitation. Derrière chaque invitation se trouve une énergie. On peut choisir d’y répondre ou non.
Quand je sens que chaque pensée m’appelle et que mon corps se tend comme un ressort, je sais que j’ai une montée d’adrénaline. Je risque alors de partir dans tous les sens et de m’épuiser physiquement et/ou mentalement. J’essaie d’éviter ces situations pour préserver mon énergie nerveuse.
Evan nous a raconté comment il s’assoit sur un sofa et laisse passer ses pensées, ces invitations dont 90% viennent de notre ego. Son but est de ne poser aucune action avant de sentir que sa pensée émane de son intuition.
Il nous a demandé de nous asseoir en silence pendant trois minutes et de noter les pensées qui nous passaient par la tête. Être attentifs à notre discours intérieur. Une vraie torture !
Sur ma liste, il y avait les pensées suivantes : Vais-je réussir ? J’ai soif. J’ai beaucoup de choses à faire. Relax ! Intéressant ! C’est difficile de ne rien faire. Tiens, mon mari coupe les légumes. Respire ! C’est long. Ne regarde pas la liste d’Evan. Baisse les épaules !
Il nous a ensuite invités à encercler la phrase qui suscitait le plus de tension en nous et de s’y attarder pendant qu’il nous faisait visualiser notre ressenti.
La pensée qui me touchait le plus était : C’est difficile de ne rien faire. Quand je m’y attardais, je me sentais extrêmement inconfortable. Je sentais une boule qui me pressait au niveau du nombril et qui pouvait aussi se déplacer au niveau du plexus solaire et de la mâchoire.
Je suis consciente que j’ai encore tendance à fuir cet inconfort en m’anesthésiant dans l’action, la nourriture ou quoi que ce soit à l’extérieur de moi (livre, télé, les autres…) Dans son livre, Encore de l’espoir pour les mal-aimés, Yolande Vigeant présente un tableau avec les moyens anesthésiants lorsqu’utilisés compulsivement. Ceux-ci peuvent être chimiques, physiques (excitants ou relaxants) ou psychologiques (inconscients ou conscients). C’est un tableau que j’essaie de garder en tête pour m’aider à éviter ces pièges.
Pour me libérer de mon inconfort, je peux aussi respirer dedans comme lorsqu’on a une crampe quand on court et comme j’ai appris à le faire avec une méditation très courte. Celle-ci est tirée du CD accompagnant le livre Méditer pour ne plus déprimer. Un livre qui m’a initiée à la pleine conscience, il y a une quinzaine d’années.
Avant de faire quoi que ce soit, je ne fais rien. Ne rien faire peut parfois être inconfortable, mais cela me permet d’éviter les montées d’adrénaline et de prioriser ce qui est plus pressant ou important à faire. Cela me permet également de me connecter à mon intuition et d’avoir accès à des idées auxquelles je n’aurais pas pensé si j’avais été dans la précipitation. Et puis, quand je vais trop vite je fais des erreurs ou des dégâts.
Finalement, respirer profondément oxygène mon cerveau et ralentit ma fréquence cardiaque. Ce qui m’apporte un sentiment de paix et d’harmonie. J’y gagne à tous les coups.
Caro
Pour aller un peu plus loin...
Les moyens anesthésiants sont des comportements que vous utilisez en excès, générés par le manque et la frustration. Eux-mêmes sont dus à la non-satisfaction de vos besoins les plus importants.
Aussi, la mise en place, le plus souvent inconsciente, de ces stratégies de comportements, se fait dans le but de geler, diminuer et/ou anesthésier vos émotions inconfortables, telles que le vide, l’angoisse, le mal-être quel qu’il soit.
Comment ce processus se met-il en place ?
Les émotions et ressentis sont des informations que vous vivez dans votre corps qui envoie des signaux à votre cerveau. Or, comme vos émotions négatives sont perçues comme un danger, cela déclenche une avalanche d’hormones, comme l’adrénaline par exemple, entre autres. Ainsi, tout une stratégie de protection s’établit, afin que votre corps retrouve l’équilibre physique et psychologique. Car évidemment, la Vie est en perpétuelle recherche d’équilibre.
C’est ainsi que depuis votre existence vous avez construit tout un panel de comportements, dont quelques moyens anesthésiants pour certains, qui sont en fait des réponses à vos perceptions du monde extérieur.
Les moyens anesthésiants n’endorment pas seulement les aspects négatifs
Et c’est bien un problème, puisque lorsque vous consacrez la majorité de votre temps à vous adonner à ces moyens anesthésiants (comportements), vous pouvez passer à côté de bien des choses qui vous procureraient un véritable bien-être. En effet, vous pouvez passer à côté de votre propre épanouissement/évolution. De plus, vos relations en pâtissent forcément.
De cette manière, ces stratégies vous permettent d’échapper à vos souffrances, ou vous ont permis d’y échapper à un moment passé. Néanmoins ils vous empêchent également de savourer les bonnes émotions d’un bon moment présent – et/ou d’être dans des relations vraies, y-compris avec vous-même.
Savoir utiliser les moyens anesthésiants à bon escient
Il n’est pas si facile de changer ce qui est ancré en soi. Aussi, lorsque vos comportements deviennent des freins à votre épanouissement, à votre santé ou à vos relations, choisissez peut-être de les “mesurer” plutôt que de chercher à les supprimer d’un coup.
Bien que parfois, selon le cas, il vaudra mieux être radical et, dans ce cas, vous faire aider sera un bon moyen d’y parvenir.
Sinon, une fois que vous avez pris conscience de vos moyens anesthésiants, vous pouvez décider d’être vigilant et, par exemple vous dire : “Aujourd’hui, en ce moment, je suis stressé (ou agacé, énervé, blessé…) je consacre cette journée (ce moment, ces jours-ci) à faire… (moyen anesthésiant)“. Mais vous le faites EN CONSCIENCE. C’est-à-dire que vous vous autorisez “à”.
Ce qui, au passage, revient à s’autoriser à ne pas être parfait, à s’octroyer la fuite à un moment donné, à ne pas satisfaire autrui, etc. Ce qui, aussi, est bien différent que de s’anesthésier constamment. Cette fois, c’est vous qui décidez et les conséquences sur votre psyché s’en trouvent largement plus positives. Sans compter que, si vous exprimez cela à votre entourage, vos relations ne s’en porteront que mieux. Et qui plus est, vous serez présent aux petits bonheurs du quotidien que vous ne voyiez plus sous “anesthésie générale”. Sans compter, non plus, que vous serez sans doute plus à même de réagir aux décisions importantes de votre environnement politique, car vous aurez eu le temps d’y réfléchir plus amplement.
Quels sont vos moyens anesthésiants ?
Dans le tableau ci-dessous vous trouverez une liste non exhaustive des moyens anesthésiants les plus courants.
En faisant la lecture, notez ceux que vous croyez utiliser excessivement.
Vous pourrez alors décider ou non d’y remédier.
Achats compulsifs | Sexualité, pornographie | S’occuper des autres | Ménage | |
Tabac | Sommeil | Travail | Drogues | |
Médicaments | Sport | Relaxation, méditation | Nourriture | |
Jeux vidéo | Smartphone | Télévision | Internet | Ciné/films |
Prendre soin des animaux | Jardiner | Lecture | Sorties festives | Étudier |
Mots croisés | Humour | Religion | Musique (faire) | Musique (écouter) |



Tes réflexions ont une grande utilité. Merci.